Je rentre à la maison

« Tout homme est tiraillé entre deux besoins, le besoin de la Pirogue, c’est-à-dire du voyage, de l’arrachement à soi-même, et le besoin de l’Arbre, c’est à dire de l’enracinement, de l’identité, et les hommes errent constamment entre ces deux besoins en cédant tantôt à l’un, tantôt à l’autre ; jusqu’au jour où ils comprennent que c’est avec l’Arbre qu’on fabrique la Pirogue. »

Mythe mélanésien de l’île de Vanuatu

Déjà 6 mois… 6 mois depuis mon retour en France. Il était important pour moi de mettre des mots sur cette sensation particulière qui accompagne le retour après un voyage aussi enrichissant que celui que j’ai eu la chance de vivre.

Rentrer chez soi, retrouver sa famille, ses amis, sa maison, est une expérience merveilleuse en soi. Mais ce retour n’est pas dénué d’une certaine sensation de vide, un vide qui persiste même après des mois passés.

Se replonger dans les souvenirs de ces moments magiques vécus à l’autre bout du monde ne fait qu’intensifier l’envie de repartir, de redonner un sens à sa vie, de retrouver cette simplicité et cette insouciance caractéristiques du voyage.

Mais le retour est aussi marqué par un décalage, une sensation d’étrangeté. On a l’impression d’être passé d’un monde à un autre en un clin d’œil, comme si tout ce qui s’est passé là-bas n’était qu’un rêve éphémère. On est heureux de retrouver ses repères, mais on ressent aussi une angoisse face à la perspective de reprendre une routine qui semble désormais étroite.

Car le voyage, c’est bien plus qu’une simple escapade. C’est une expérience qui transforme, qui ouvre des portes, qui élargit l’esprit. Quelque chose en moi a changé, imperceptiblement peut-être, mais je le sens au plus profond de moi. Une étincelle, une envie irrépressible de donner du sens à la suite de mon aventure.

Les premiers jours après le retour sont empreints d’une certaine excitation, d’une joie intense à retrouver ses proches. On a envie de partager, de raconter, mais rapidement, on ressent ce décalage, cette impression que le monde autour de nous n’a pas changé alors que nous, oui.

Puis vient le retour à une vie « normale », avec ses obligations, ses routines. Les retrouvailles avec les amis, le retour à l’école ou au travail, tout semble familier mais différent à la fois. On reprend le rythme du « métro-boulot-dodo », mais quelque chose en nous refuse de se plier complètement à cette routine monotone.

C’est alors qu’on ressent ce vide, cette sensation d’être en décalage avec les autres. On a tellement à raconter, tellement à partager, mais on se heurte à l’incompréhension. Seules les personnes rencontrées lors du voyage semblent capables de comprendre, de partager cette expérience unique.

Mais dans ce vide, dans cette sensation d’isolement, naissent aussi des projets. Car le meilleur moyen de retrouver l’émerveillement du voyage, c’est d’avoir des projets, des rêves à réaliser. Et c’est ainsi que je m’apprête à repartir, à retourner en Asie pour poursuivre cette aventure commencée il y a quelques mois.

Certes, une fois encore, les contraintes sont là, limitant la durée de mon voyage. Mais qu’importe, car même 50 jours suffiront à raviver cette flamme, à donner un nouveau sens à ma vie. Alors restez connectés, car l’aventure ne fait que commencer.

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